Article un peu personnel, pour une fois. De par ma profession, ces évènements dramatiques ont sur moi un impact un peu plus fort que sur d’autres.
Petite fin du monde à Ghislenghien
Le 30 Juillet 2004, l’usine en construction Diamond-Boart explosait, laissant derrière elle un cratère et bon nombre de familles en deuil. Personne à Ath comme ailleurs en Belgique n’oubliera ce drame. L’occasion pour moi d’avoir une pensée pour les centaines de blessés et les familles des défunts, bien trop nombreux malgré la mobilisation exceptionnelle des services de secours.
Pensée qui vole également vers l’ensemble des services de secours et qui me permet de saluer l’extraordinaire solidarité qui aura été exprimée ce jour là.
Les équipes médicales belges en nombre, coordonnées par les collègues du Centre 100 de Mons (devenu coordination 112 depuis) en premier lieu, mais aussi les collègues des SMUR français des Hauts-de-France qui ont été mis à disposition du dispatching belge: mes amis de Lille, Valenciennes, Arras, Amiens, Tourcoing, Dunkerque et Maubeuge, les pilotes des hélicoptères de Lille et d’Arras. Formidable coordination mise en place en cette funeste occasion, et que l’on retrouvera lors des attentats de Bruxelles, par exemple.
Au delà de ça, il est utile de rappeler le principe qui régit les échanges transfrontaliers en matière de secours à personne. Au Samu de Lille, où je travaille, on le résume en une phrase: un SMUR français EST un SMUR belge, un SMUR belge est un SMUR français, et sur simple demande nous envoyons une équipe médicale de l’autre côté de la frontière, comme le font nos collègues de Mons dès que nécessaire. Il n’est pas rare de voir Mouscron à Tourcoing ou Armentières ici, à Comines Le-Bizet.
C’est un bel exemple qu’il nous faut pérenniser, amplifier, développer autant que possible, le contexte -que vous connaissez tous- l’impose. Je ne polémiquerai pas sur les politiques de santé menées de chaque côté de cette ligne qui sépare mes deux pays. Là n’est pas le sujet aujourd’hui.
Je conclurai simplement en répétant comme je suis fier de travailler aux côtés de personnes qui font passer la vie des autres avant la leur, et comme ils peuvent être fier du service qu’ils rendent à la population, qu’elle soit française ou belge.
Cédric Givaudan
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